ALAN VAN GYSEN
Voilà de nombreux mois que l’on n’avait pas publié de Focus.
Plusieurs films superbes sont sortis, on a organisé des tournées et de belles projections, vous étiez au rendez-vous…et on est allé surfer.
Dans le Focus que l'on avait fait sur lui, Greg Puget soulignait le fait que l’Afrique était d’une richesse immense en terme de surf et qu'il était plus que temps d’aller découvrir son potentiel.
Depuis, des magazines et des marques ont commencé à mettre en avant des surfeurs et surfeuses africains.
Enfin!
De notre côté, nous organiserons prochainement une tournée pour le film AFRICAN TERRITORY des frères Azulay.
Ce long métrage, sorti cette année, a reçu le prix "du meilleur film" au Festival International du Film de Surf d'Anglet et au Portuguese Surf Film Festival de Ericeira.
Pour ce nouveau Focus, nous avons souhaité poser des questions au photographe et vidéaste sud-africain, originaire de Cape Town, Alan Van Gysen.
Après avoir débuté avec des publications dans le magazine local Zigzag, il est aujourd'hui, à 37 ans, un photographe et vidéaste mondialement connu.
Ses photos apparaissent très régulièrement dans les meilleurs magazines de surf internationaux.
La séquence du film SLOW DANCE dans laquelle Craig Anderson surfe un Skeleton Bay musclé en 2012, c’était lui.
L’une des meilleures séquences du film STRANGE RUMBLINGS IN SHANGRI LA, tournée au Mozambique, lui également!
Il est aujourd'hui la personne a appeler lors de la venue des pros en Afrique du sud.
Il a pourtant été d’une grande disponibilité et on le remercie chaleureusement d’avoir accepter de répondre à nos questions.
A bientôt au cinéma!
- Salut Alan,
d'où viens-tu et te souviens-tu de ta première joie dans les vagues ?
"Je viens d'un petit village de surf au fin fond de l'Afrique appelé Kommetjie.
C'est l'avant-dernière communauté dans le sud extrême du Cap, en Afrique du Sud, où la pointe de l'Afrique rencontre le puissant océan Atlantique.
Ma première expérience de plage a été la pire expérience de ma vie.
J'avais deux ans, et malheureusement à cet âge, la pire situation dans laquelle une personne peut se trouver est celle d'un vent violent sur une plage de sable.
Même si c'est le meilleur beach break d'Afrique.
Le sable frappe si fort vers le large qu'on a l'impression qu'il pourrait décaper la peinture sur n'importe quelle surface.
Maintenant, imaginez la peau douce et les yeux d'un petit enfant !
Ce n'est pas drôle.
Bien des années plus tard, cette même plage et cet espace de surf sont devenus l'un de mes endroits préférés au monde pour le surf et la photographie.
Voir la photo ci-dessous intitulée Dunes..."
Lorsque l'on est passionné par quelque chose et que l'on croit que c'est sa vocation, il faut persévérer, apprendre de ses erreurs, poser des questions et apprendre de ceux qui nous précèdent.
- À quel âge as-tu commencé à filmer et à photographier ?
"J'ai commencé à photographier à l'âge de 17 ans, alors que j'étais encore au lycée, en 1997.
Je pense que ce qui m'a vraiment poussé à faire de la photographie de surf, c'est la combinaison de mes capacités sportives et créatives et des intérêts que m'ont transmis mes parents - natation, waterpolo, art musical, etc.
Cela, ainsi que mon amour pour l'océan, la mer et les vagues, à travers le sauvetage en mer, tous les week-ends à la plage de mon quartier, en grandissant comme un gamin ou un enfant. "
- Comment as-tu appris à filmer et quelles sont tes conditions favorites ?
"Je suis un photo journaliste et un réalisateur autodidacte.
Cela m'a pris plus de 20 ans.
Lorsque l'on est passionné par quelque chose et que l'on croit que c'est sa vocation, il faut persévérer, apprendre de ses erreurs, poser des questions et apprendre de ceux qui nous précèdent.
On n'est jamais trop vieux ou trop expérimenté pour apprendre, et je pense qu'il faut une bonne dose d'humilité pour accepter les conseils et les critiques positives des autres.
Avec le recul, je pense que j'ai appris ce que je sais aujourd'hui en prenant le temps d'apprendre de mon entourage et des opportunités qui m'ont été offertes.
Si une opportunité se présente, prenez la direction de la porte et saisissez-la.
Soyez attentif et impliquez-vous.
Mes conditions préférées pour créer de bonnes images sont un cadre magnifique, des éclairages intéressants et des sportifs doués qui veulent aussi créer quelque chose de spécial. "
- Quelle est ta Surf Culture ?
"Pour moi, la Surf Culture est inspirée et axée sur la famille et la communauté.
Si nous sommes capables de le vivre et de l'apprécier ensemble, c'est ça la culture du surf.
Mes enfants et les jeunes m'inspirent également."
Mes films de surf préférés ont toujours été ceux qui intègrent du bon surf, des voyages, une belle qualité cinématographique et des personnalités.
- Quels sont tes 3 films de surf préférés ?
"Mes films de surf préférés ont toujours été ceux qui intègrent du bon surf, des voyages, une belle qualité cinématographique et des personnalités.
SEPTEMBER SESSIONS, SIPPING JETSTREAMS et PROXIMITY sont parmi mes préférés."
- Quelles sont les titres que tu écoutes avant de te mettre à l'eau et ceux d'après-session ?
"J'ai une sensibilité assez large pour la musique mais j'écoute surtout de la musique chrétienne quand je suis à la maison, au bureau ou en voyage.
Je préfère nettement les morceaux rythmés avant un surf.
Des titres connus et moins populaires.
"Fight on, Fighter" de FOR KING & COUNTRY et "Whatever It Takes" de IMAGINE DRAGONS sont parmi mes préférés en ce moment avant un surf.
L'après surf pourrait inclure des morceaux plus doux d'artistes comme FOR KING & COUNTRY et JOSH BALDWIN."
Pour moi, la culture du surf est inspirée et axée sur la famille et la communauté.
- Peux-tu nous en dire plus sur NOW NOW Media ?
"Now Now est une agence de contenu et de production dirigée par Will Bendix et moi-même.
Nous collaborons avec d'autres créatifs, des entreprises et des marques pour donner vie à des projets audiovisuels qui s'inspirent de l'océan.
Situés à l'extrémité du continent africain, notre nom vient de l'expression sud-africaine "now now".
Cette expression signifie " prochainement ", c'est-à-dire que quelque chose d'excitant est sur le point de se produire !"
- Quels surfeurses et surfeurs, photographes et vidéastes sud-africains devrions-nous suivre ?
"Chacun a ses propres goûts.
Mais pour moi...
Si ce n'est pas déjà le cas, je vous recommande vivement de suivre les personnes ou organisations suivantes du surf en Afrique :
- Quelles sont tes actions pour la planète ?
"Mes actions pour la planète sont d'éduquer et de faire prendre conscience aux gens de ce qu'ils font à notre planète, au travers des films que nous réalisons et des médias que nous produisons.
Les individus ne sont peut-être pas capables de changer les politiques des grandes entreprises et des gouvernements, mais on peut toujours changer ce que l'on fait nous-mêmes.
Chacun peut faire quelque chose. "
(Alan a réalisé cette année pour Plastic Oceans International, une vidéo sur la pollution plastique au Cameroun https://youtu.be/zt7SsK2e8Xc)
- Tu viens de sortir une vidéo sur l'île de la Réunion, pourquoi ce lieu ?
"Oui.
Nous avons sorti le premier de deux films sur l'île de la Réunion.
Le premier s'appelle La Jetée et traite du surf à Saint-Pierre qui est considéré comme l'une des meilleures vagues à airs du monde.
Le second est un documentaire plus important et plus approfondi sur l'état des requins à l'île de la Réunion et sur l'état des requins dans le monde du surf.
Nous sommes allés à l'île de la Réunion principalement pour documenter le travail effectué par les chercheurs, les communautés et le gouvernement de l'île de la Réunion après la crise des requins.
Gardez un œil ouvert pour la fin de l'année 2022. "
- Es tu déjà venu en France ?
"Nous n'avons pas encore eu le privilège de visiter la France, mais on a beaucoup de bons amis et de surfeurs avec lesquels on travaille.
Comme William Aliotti et Maud le Car, et on a aussi entendu beaucoup de belles choses.
Un jour, j'espère. "
Merci Alan!