GREG PUGET

From Dawn To Dusk
Photo Damien Poullenot

Comment vivre sa passion du surf de l'aurore au coucher du soleil ?

Habiter au plus près des vagues est déjà une solution.

Devenir pro en est une autre, mais cela peut s'avérer complexe!

Travailler dans le monde du surf reste possible: prof, shaper, photographe, journaliste, artiste, graphiste, vendeur...

L'univers de la glisse et son industrie font encore rêver...

 

Greg Puget a commencé à travailler pour la WSL (ASP à l'époque) en 2005 et il occupe désormais le poste de Brand Marketing Director chez Boardriders pour la marque Billabong.

Son intérêt pour le surf et sa culture, ses études et ses nombreuses expériences professionnelles et personnelles lui ont permis d'avoir aujourd'hui un métier-passion.

 

L'une des premières fois que l'on a croisé Greg,  c'était pour la première européenne du film SNAPT 3.

La projection se tenait au Coolin à Hossegor en 2017, pendant le Quik Pro France.

Greg bossait à l'époque pour RVCA, il nous a fait totalement confiance et ce fut l'une de nos meilleures soirées!

Quelques belles collaborations sont à venir avec lui et Billabong dès la réouverture des cinémas.

 

On a hâte!

Photo Rémi Bédora

- Salut Greg,

d’où viens-tu et comment étaient tes 1ères vagues ?


"Je suis né à Pessac en Gironde.

J'ai été élevé au Ghana, en Corée du Sud, puis au Pakistan jusqu’à mes 15 ans.

Ensuite lycée et DEUG de Droit à Bordeaux.

 

En parallèle, c’est à Lacanau Océan que toutes les vacances se passaient.

C’est d’abord sur des bodyboards, puis sur des planches de surf que j’ai pris goût à tout ça."

Photo Bastien Bonnarme
Photo DR

- Quel a été ton parcours pro dans l’univers du surf et quel est ton job aujourd’hui ?


"Une obsession...

J'ai été bénévole sur le Lacanau Pro pendant mes années ados, voyant la caravane du tour passer et surtout continuer sa route sans moi...

L’envie de la suivre m’a poussé à "batailler" pour trouver une porte d’entrée.

 

En allant voir la WSL (l’ASP à l’époque), j'ai réussi à faire un stage avec eux pendant mon Master.

Puis, en le terminant, j’ai eu de la chance.

Mon maitre de stage a quitté son job.

J’ai été mis dans le process et j’ai eu le job.
Je finissais mon Master le 1 juin 2005, je commençais sur le tour européen le 1 Juillet.

 

Puis, « long story short »: Nike 6.0, Nike SB, Nike Running, Ocean Climax Edition #1 à Bordeaux, RVCA, Billabong...

En me relisant, je me dis : quelle chance !

Et surtout, quelle opportunité d'accompagner les nouveaux entrants dans ce monde du travail si complexe.

D’autant plus dans cet univers tant prisé et difficile d’accès qu’est l’Action Sports."

- Quel est ton home spot, tes potes à l’eau et quelle est ta plus belle vague ?


"Je suis installé dans les Landes depuis 10 ans.

Je dirais que mon "home spot" (même si je suis profondément anti-localisme ou appropriation de spot) est à Seignosse, à l’Agréou.


Les potes, c’est sur les doigts de la main.

Mais beaucoup de connaissances sympas, de visages que l'on croise au fil des années.

Même si dans le coin, avant d’être un ‘Local’...il doit falloir 60 ans de présence semble-t-il ahaha...

 

Plus belle vague ?

J'ai tellement eu de chance de voyager et de découvrir...

La plus belle c’est la prochaine...ahah.

On y revient toujours !


Un souvenir quand même: Backyards à Oahu, ou the Pass à Byron Bay, ou les Estagnots à Seignosse, etc...

C’est tellement bon tout ça !"

"Une obsession...

J'ai été bénévole sur le Lacanau Pro pendant mes années ados, voyant la caravane du tour passer et surtout continuer sa route sans moi...

L’envie de la suivre m’a poussé à "batailler" pour trouver une porte d’entrée.

Photo DR

- Quel est ton quiver ?


"Alors avec l’âge on commence à accumuler.

Mais je me focalise sur une HyptoKrypto en 5’6,

un twin performance Tyler Warren en 5’7,

les CatchSurf tellement funs de l’école de surf de ma chérie Jess Bouvier (@la_cote__ ), 

une 7’2 Fernand single fin...

 

L’important c’est de s’amuser !"
 

Photo DR

- Quelles ont été tes plus belles rencontres dans ta carrière pro et perso ?


"Professionnellement, difficile de parler de quelques uns seulement.

C’est vraiment un parcours super riche de rencontres.


Bruno Débauché, fondateur de Beach Brother et malheureusement disparu.

Un tas de gens géniaux sur le tour WSL comme Iain ‘Ratso’ Buchanan, Philippe Malvaux, Perry Hatchet, Clyde Martin, Renato Hickel, Allan hunt...

Il y a tellement de gens qui m’ont fait confiance.

 

Comme Jan Holzer (ex RVCA General Manager), Barbara Guinet (Senior Nike Executive), JL Rodriguez (ex Boardriders GM), Scott Hargreaves (ex Billabong Global VP), Steve Lesnard (ex Nike Global GM Running)...

Tellement de monde.


Plus personnellement, c’est personnel.

Ahaha"

- Quels sont tes 3 meilleurs films de surf ?


"SEPTEMBER SESSIONS de Jack johnson (2002),


VIEW FROM A BLUE MOON sur John John Florence (2015) et 


MOMENTUM GENERATION de Taylor Steele (2018).

- Quels sont tes meilleurs morceaux pour aller à l’eau et ceux d’après surf ?


Plutôt des artistes...

Arctic Monkeys, Maccabees, Foals, Dr Dre, Tribe Called Quest...

Et tellement d’autres...


Drake, Beyonce, Fauve, Keith Jarrett, NTM...

C’est sans fin, c’est toute la beauté de la musique !

 

Greg a joué dans le groupe THE DEDICATED NOTHING de 2011 et 2017.

Des tournées, un album, un EP et plusieurs grosses scènes dont le Big Festival à Biarritz et Garorock à Marmande.

Je pense que ce sport a l’avantage d’être jeune et proche des gens qui le suivent.

Et surtout d’avoir autant d’icônes vivantes, présentes, accessibles.

- Quelle est ta surf culture et qui sont les riders et artistes que tu admires ?


"Dane Reynolds pour son approche unique d’une industrie qui peut tellement apprendre de profils indépendants,
JJF, un ovni aussi impactant chez les jeunes qu’inspirant pour tout le monde par son indépendance,
Italo Ferreira, un des gars les plus sympas avec un palmarès de champion du monde et accessible, simple, incroyable avec les kids.

 

Steph Gilmore, Johanne Defay, Justine Dupont...

Et évidemment les intouchables Slater, Curren, Occy, Parko, Taj, Fanning, Rabbit...


Je pense que ce sport a l’avantage d’être jeune et proche des gens qui le suivent.

Et surtout d’avoir autant d’icônes vivantes, présentes, accessibles.

Ça, c’est unique.

 

La culture, c’est tout le monde.

Des anonymes aux vedettes, des mordus aux occasionnels.

Et c’est surtout la capacité, je pense, à ne pas s’enfermer sur des réflexes justement de "catégorisation".

Tout influence tout."

L’Afrique est tout simplement une richesse immense.
Il est temps d’y aller, d’apprendre, contribuer et réellement s’en imprégner.

Photo Rémi Bédora

- Quelles sont tes actions pour la planète ?


"Ahhhhhh...

1 an de veganisme, après quelques années à manger peu de viande...

Les actions sont donc d’abord par l’auto-éducation, la lecture et l’écoute de ce qu'il se passe.

 

Je suis vraiment contre l’élevage industriel.

C’est une catastrophe écologique et j’essaie d'y sensibiliser mon entourage.

C’est très relatif, mais c’est une goutte d’eau qui pourrait devenir un fleuve si tout le monde décidait d’abandonner la viande à table.

 

4 milliards de km2 servent à l’élevage sur terre...

Des millions de tonnes de soja et de poissons ne servent qu’à nourrir du bétail...

Pendant que des gosses crèvent de faim.

Pour 500 grammes de crevettes, 13kg de poissons sont tués collatéralement et rejetés en mer.


Bref, la liste est interminable."

Photo Bastien Bonnarme

- Des projets pro à partager ?

 

"Etre chanceux de garder mon job déjà...

Et pousser le travail de diversité et d’inclusion, autant en interne que dans nos actions marketing.

Vraiment découvrir ces nouveaux profils, lieux et communautés surf.

 

L’Afrique est tout simplement une richesse immense.
Il est temps d’y aller, d’apprendre, contribuer et réellement s’en imprégner.

 

Nous venons de signer Cherif Fall, et c’est un grand début.

Premier surfer africain à intégrer le team Billabong.

On a du boulot, et il ne faut plus se planquer !


Puis, avancer malgré le challenge Covid: comment trouver des opportunités de photoshoot, de projets à proximité, de contenus locaux...

Un des avantages de ce challenge aura été de rebondir vers des productions locales.

Quand Benjamin Sanchis est à Fuerteventura, on bosse avec un photographe local.

Quand Justin Becret décide de s’arrêter au Costa Rica chez Tiago Carrique en rentrant d’Hawaii, on envoie un photographe.

Quand notre légende du Snowboard Wolle Nyvelt est bloqué en Autriche, on active un photographe dans les Alpes..."

 

Merci Greg !

Publié le Dimanche 21 mars 2021