JULIETTE LACOME

Don't give up

Nouvelle année, nouveau focus, sur un espoir du surf français : Juliette Lacome.

 

On a rencontré Juliette en septembre dernier, lors de sa venue à Bordeaux pour la première de son film REBORN et on a profité pour lui poser quelques questions.

 

Juliette est une surfeuse et compétitrice qui a connu ses premières victoires très jeune. 

Elle gagne sa première compétition, le GROM SEARCH d'Hossegor, à seulement 12 ans et enchaine rapidement les très bons résultats.

Victorieuse du Roxy Open en 2018 (un QS) et du Pro Junior de Capbreton en 2019, une médiatisation dans la presse spécialisée et grand public lui permet d'être soutenue par des sponsors de l'industrie du Surf et d’autres plus mainstream.

Jusqu’au jour où, en 2022, une déchirure des ligaments de la cheville stoppe totalement sa saison et ses rêves de JO.

S’en suit une période très difficile pour elle.

Cette expérience lui permet pourtant de se forger un mental d’acier, d'apprendre de ses erreurs et de s’entourer des bonnes personnes.

Son film REBORN, tourné en Islande, au Maroc et en France, l'a aidée à se relever et à relancer de nouveaux projets.

 

Aujourd’hui, Juliette a 21 ans, elle vit toujours dans sa ville natale de Biarritz.

Et elle continue de repousser ses limites comme en décembre dernier, en surfant pour la 1ère fois la vague de Jaws aux côtés de Tyler Larronde.

 

Bonne lecture à vous et à très vite !

- Salut Juliette,

Te souviens-tu de la 1ère fois où tu t’es dit que surfer, c'était cool ?

 

"Honnêtement j’ai zéro souvenir.
Je sais juste que j’avais aux alentours de 8 ans, je m’ennuyais l’été et je voulais faire du surf.

Je savais ce que c’était, ce qu’était le monde du Surf, mais je n’y avais jamais encore goûté.

 

Vu qu’à Biarritz c’est vraiment très surf, surf, surf, j'ai pu tester avec l’une de mes meilleures amies.

Sa famille venait du Surf, c'était plus simple qu'avec la mienne qui ne vient pas de cet univers."

Photo Theo Preuilh

Je voulais tout arrêter, j’ai mis plusieurs mois à comprendre, à apprendre et à essayer de surmonter cette petite phase de down.

Photo Nate Neal

- En tant que compétitrice, comment gères-tu ta prépa mentale ?


''Je n’ai pas de préparateur mental, mais j’aurais dû en avoir parce que l’année précédent mon film REBORN, je suis passée par des moments très difficiles.

Je voulais tout arrêter, j’ai mis plusieurs mois à comprendre, à apprendre et à essayer de surmonter cette petite phase de down.

J’aurais certainement dû travailler avec un ou une professionnel.le, mais au bout du compte, la vie m’a énormément appris.

J’ai encaissé des choses et c’est comme ça que je me suis forgé ma propre prépa mentale."

- Qu’est-ce que tu aimes dans la Culture Surf ?


"J’avais des idoles quand j’étais petite qui m’ont poussée, m’ont inspirée pour être là où j’en suis aujourd’hui.
Par exemple Lee Ann Curren et Stephanie Gilmore, d'autant plus qu'elles étaient chez Roxy et que j'y suis rentrée quand j’avais 13-14 ans.
Ces filles-là m’ont poussé, m’ont inspiré.

 

Je fais du surf parce que j’aime le Surf.

J’aime les sensations que ça me procure, j’aime le fait que ce soit un sport où tu es beaucoup dans l’océan en étant très proche de la nature.

Je trouve que c’est un sport différent des autres.
On ne va pas s’enfermer dans des gymnases ou ailleurs pour en faire...

et c’est vraiment le fun avant tout."

Photo DR

- Comment s’est construit ce fort lien avec Coco Ho  ?


"On avait déjà beaucoup d’amies en commun.

En étant sur le tour pendant presque 11 ans, elle connaissait beaucoup de monde.

Comme je connaissais bien Stephanie, je la voyais et la croisais de temps en temps.

Au départ on se disait simplement bonjour et après on est vraiment devenues potes lors d'un QS en Chine.

On était dans le même hôtel durant la compétition et il n’y avait rien d’autre à faire que d'aller surfer.

On a commencé à jouer aux cartes tous les jours, on est devenues amies et on a gardé contact en continuant à faire des compétitions ensemble.


Après le confinement, on a recommencé à voyager ensemble et aujourd'hui on a une relation très proche.

Elle est comme ma grande sœur et depuis cette époque je vais tous les hivers à Hawaï.

J’adore aussi sa famille, ils sont une source d'inspiration pour moi.

Lorsque j’ai besoin de conseils, je demande à Coco, c’est une boss dans le monde du Surf."

Les J.O, j’ai toujours voulu, je pense que c’est le rêve de tout sportif.

- Quels sont tes 3 meilleurs films de Surf ?


"Je regarde surtout beaucoup de vidéos.

Comme je veux essayer de faire plus de films de Surf que de compétition, j’essaie un peu de m’inspirer des autres.
Il y a vraiment une vidéo qui m’a scotchée lorsque j’étais gamine et que je regardais tout le temps, c’est VIEW FROM A BLUE MOON de John John Florence."

"Plus récemment, la très bonne vidéo de Quiksilver, SATURN .
Et la dernière de Quiksilver, REPEATER.

 Tout comme SATURN, je l’ai beaucoup regardée.

J’adore aussi toutes les vidéos de Mike February et celles de CHAPTER 11."

- Quels morceaux écoutes-tu avant ou après tes sessions ?


"Avant d’aller à l’eau, lorsque je vais faire du free surf, j’écoute un peu de tout.

Ça peut être du rap ou même parfois de la techno.


Avant mes séries, je me fais des playlists et ça peut changer pour chaque contest.
Par exemple pour la dernière compétition à Anglet, c’était du Nekfeu, Mac Miller, Foo Fighters, The Game, S-Crew, Drake ou A$AP Rocky.
J’écoute de tout, mais mon artiste préféré reste tout de même Nekfeu, sa musique me motive."

On est donc parti en trip entre pote, pour créer des choses tout en prenant du plaisir.
C’est là qu’est né REBORN.

Photo DR

- Tu en es où des QS et des J.O. ?


"Je ne suis plus trop dedans.
Les J.O, j’ai toujours voulu, je pense que c’est le rêve de tout sportif.

Mais je me suis blessée l’année où il fallait se qualifier en équipe de France via le QS.

Je n’ai pas pu me qualifier en ISA et comme il n’y avait que deux places, elles ont été attribuées cet été.
Pour cette année c’est fini, mais je garde espoir pour 2028 à Los Angeles."

Photo Hugo Bigonet

- Pourquoi ce film REBORN et comment as-tu rencontré Théo le réalisateur ?


"Je connais Théo depuis longtemps.

Ma sœur et son frère ont beaucoup traîné ensemble à Biarritz.

Ils se connaissent depuis longtemps, ont grandi ensemble et ont encore le même groupe d’amis.

 

J’ai commencé le Surf très jeune et c’est la même chose pour Théo pour la vidéo.

Vu que l’on traînait énormément ensemble on s’est dit que ce serait cool de pouvoir travailler entre potes et de voyager.

Les choses sont devenues un peu plus sérieuses lorsque j’ai commencé à davantage voyager et à avoir des sponsors.

Et je me suis dit « pourquoi ne pas partir en voyage avec mes potes pour bosser ensemble ? »
On a tous les 2 profité de cette opportunité.
L’idée de REBORN est venue l’été dernier, lorsque je me suis cassé la cheville et que je n’ai pas pu faire les QS.

Pendant un an je n’avais pas grand-chose à faire.

J’avais loupé tous les plus gros QS de début d’année, cela ne servait plus à rien de faire la suite et j’ai décidé de faire cette vidéo.

 

Les 4 premiers mois après ma blessure, je ne voulais plus entendre parler de Surf.

Je me suis ensuite ressaisie en me disant que ça serait bien de partir en surf trip.

A ce moment-là j’étais en burnout.

J’avais beaucoup donné en compétition avec l’équipe de France, je n’ai pas eu le temps de vivre ma vie, de profiter...

Du coup j’ai saturé.
Après ce burnout, je me suis dit qu’en réalité « j’aimais le surf ».

Cela me manquait mais je n’étais pas prête à repartir faire des compets.

On est donc parti en trip entre pote, pour créer des choses tout en prenant du plaisir.
C’est là qu’est né REBORN."

- As-tu une action pour la planète ?

 

"Je fais des petits gestes du quotidien mais malheureusement notre métier fait que c’est un peu compliqué.

On doit pas mal voyager, mais la réalité est bien triste.
Je fais des petits gestes de tous les jours, comme avoir une gourde et ne jamais acheter de l’eau en bouteille plastique"

 

Merci Juliette !

Publié le Dimanche 5 mai 2024