a OHANA FEST 2024 Review

Surf Jam

Fondé par Eddie Vedder du groupe Pearl Jam en 2016, l’Ohana Festival mélange 3 jours de musique et d’activisme autour de 35 groupes live, une centaine d’artistes, 30 conférenciers, le tout sur deux scènes et un espace appelé THE COVE: un lieu d'exposition et de talks. 

 

L’édition 2024 a eu lieu du 27 au 29 septembre, accueillant 15 000 personnes par jour, sur la magnifique plage de Doheny State à Dana Point en Californie, à environ 1h30 au sud de Los Angeles...et on y était!

 

Bien plus qu'un festival au milieu des palmiers et sous le ciel bleu californien, la coolitude surf se mélange au rock, tout en sensibilisant à l'engagement citoyen et à l'action pour la planète.

Photo Miranda McDonald

LE FESTIVAL

Toutes les personnes que l'on a croisées durant les 3 jours ont été unanimes: le site du festival est exceptionnel !

 

Il est situé au bord de la plage, à quelques mètres d’une vague parfaite bien connu de la communauté surf pour être un véritable paradis pour longboarders aguerris et débutants!

Eddie Vedder expliquera que le choix de cette plage vient du fait que sa 1ère session de surf ait eu lieu ici lorsqu’il avait 12 ans.

Dans ces conditions, l'ambiance générale est très cool et aussi particulièrement bienveillante.
Autre point positif, c’est un festival à taille humaine.

On peut aisément profiter des concerts, des stands, des conférences,…en ayant l’impression d’être encore sur sa serviette à la plage.

 

C’est avec un grand honneur que nous avons été invité en tant qu’acteur de la Surf Culture/Média Surf Européen.
Car au travers de nos projections de Films de Surf, partager et faire vivre la Surf Culture au sens large (surf art, musique, protection des océans, performances sportives, voyage,…) a toujours été l’une de nos priorités.

Même si en Europe nous avons une grosse scène surf, notamment dans le sud-ouest de la France, la Californie demeure l’endroit où cette culture est née et se vit au quotidien encore aujourd’hui. 

Et le Ohana Fest s'inscrit parfaitement dans cet état d'esprit.

Photo ATW

THE COVE GALLERY

Installée à côté de la scène des Storytellers, THE COVE GALLERY est une salle d’exposition à ciel ouvert, regroupant une centaine d’artistes exposant sur tous types de supports.
La sélection a été orchestrée par Charles R. Adler, conservateur d’art et co propriétaire de l’Adler / Smith Gallery à Santa Monica.


On peut y admirer certaines œuvres classiques du surf art, comme l’affiche du film The Endless Summer crée par John Von Hamersveld, et plus globalement des œuvres autour du surf, de la musique, du skate et de l’activisme, sous forme de peintures, d’installations ou de photographies.

Des artistes plus contemporains y sont exposés: Thomas Campbell, Steve Sherman, Todd Glaser, Wolfgang Bloch, Julie Goldstein, Shepard Fairey, …

Au milieu de tous ces grands noms du genre, nous avons pu admirer des œuvres originales de membres de Pearl Jam (Jeff Ament, Eddie Vedder) et un tableau de Pandora Decoster, une jeune peintre française originaire du Pays basque.


Une partie des ventes des œuvres est reversée à la Vitalogy Foundation, une organisation créée en 2006 par Pearl Jam, permettant de financer et de soutenir des causes environnementales, l’aide aux sans-abri et aux peuples indigènes, par l'intermédiaire de dons à des organisations non gouvernementales.

STORYTELLERS

De nos jours, trop peu de festivals joignent concerts et activismes.
Tout comme l’incontournable Climax Festival en France à Bordeaux, les conférences à l'Ohana Fest abordent des thèmes tels que les luttes et actions environnementales, les enjeux climatiques, les représentations des minorités, l’Art,…en mettant toujours l’océan au cœur des sujets.


Surfeurs et snowboarders professionnels, activistes, chercheurs, photographes, plongeurs, artistes…les talks s’enchainent et le public curieux est présent. 

Sensibiliser, faire réfléchir, se mobiliser, changer ses habitudes, diffuser des informations,…tels sont les clés mises en avant pour davantage d’activisme et d’engagement.
 

Mentions spéciales pour la surfeuse Leah Dawson et la conférence « Women of the Sea » aux cotés de Danielle Black Lyons, Captain Liz Clark et DR. Shireen Rahimi; Evan Marks, David McLain et Emily Murphy pour « Blue Zones & the Ecology Food », puis Todd Glaser et Chris Malloy pour la sortie du livre sur Kelly Slater « A Life of Waves »…où un certain Eddie Vedder est apparu sur scène pour raconter de fines anecdotes sur le G.O.A.T.


De nombreuses associations non-gouvernementales étaient également présentes durant le week-end : Surfrider, Ocean Institute, Planned Parenthood, Native Like Waters, Surfers Healing, Project Red…

...Et un grand merci à Jonny Roundhouse, pour ses lives au ukulélé entre chaque intervention !

Photo Michael Kravetsky

Photo Miranda McDonald

LIVE PERFORMANCES

La grande majorité des personnes présentes étaient là pour découvrir de nouveaux groupes, pour les têtes d’affiches...et surtout pour voir Pearl Jam !

Nous avons pu facilement le remarquer tant le nombre de t-shirts du groupe de Seattle était important et aux longues files d’attente au merchandising.


Après une ouverture surprise du festival au ukulélé par Eddie Vedder, nous avons pu découvrir de très bons groupes :
MAKUA ROTHMAN et son reggae parfois électro, qui avant d’être musicien est d'abord surfeur de grosses vagues,

FLIPTURN et sa pop indé,

JOE WONG AND NITE CREATURES dans un style atmosphérique parfois très sombre,

LA LOM et sa cumbia moderne,

PETER CAT RECORDING CO. et son rock jazz cabaret ultra entêtant…

Pour les autres groupes, dont certains de renommés internationales, quelle joie de voir en live ces excellents artistes dont nous sommes fan !


DOGSTAR avec un sosie de Johnny Utah à la basse (!),

CROWDED HOUSE, célèbre groupe australien des années 80’s dans lequel officie Neil et Liam Finn,

DEVO qui malgré plus de 50 ans de carrière à rendu fou le public de la grande scène,

la très intègre et engagée CAT POWER défendant son album de reprises de Bob Dylan,

le songwriter irlandais GLEN HANSARD accompagné d’Olivia, d’Eddie Vedder… et d’un très jeune chanteur,

THE BREEDERS avec Kim Deal, la leadeuse du groupe, extrêmement émue d’être là,

IDLES qui a créé le seul et unique pogo du festival et

KIM GORDON, aussi charismatique et classe que durant toutes ses années dans Sonic Youth.

Photo Michael Kravetsky
Photo Pooneh Ghana

Et bien sûr : PEARL JAM.


Après avoir entendu le Soundcheck du soir précédent l’ouverture du festival, une setlist en lien avec les vagues se préparait.


Le 1er soir donc, « Low Light » résonne en ouverture et les morceaux surf arrivent déjà, « Amongst The Waves », « Whale Song » titre très rarement joué en live et pour l’occasion, le groupe est accompagné  à la guitare par Zack Irons, fils du précédent batteur de Pearl Jam, Jack Irons, également compositeur du morceau.
Durant ce concert puissant et énergique, les morceaux de leur dernier album « Dark Matter » ont été très concluants en live !
Surtout « Scared of Fears » et « Wreckage ».

Puis « Leaving Here », « Future Days » et « Habit » avec Liam Finn à la guitare, nous rappellent pourquoi ce groupe est si unique. 

Cela, car depuis maintenant 34 ans, Pearl Jam rend les fans dingues en les surprenant chaque soir avec une setlist originale !

 

Une question nous est venue (avec notre regard d’Européen) juste après ce concert…comment le public fait-il pour ne presque pas bouger ?
Même si respecter ses voisins de concert peut être très sympathique, nous sommes toujours étonnés de voir qu’aux États-Unis le public semble moins vivre physiquement les morceaux, en restant la plupart du temps statique. 

Ce qui n'est par exemple jamais le cas à Berlin, en Italie ou en Amérique du Sud...

 

Mais cela n’a en rien fait de ce live un concert ennuyeux et trop tranquille. 

Tous les refrains ont été chantés en cœur par l’intégralité du public !

~

Et pour leur second concert, le dimanche soir, nous avons eu droit  à encore plus de surprises.

En ouverture, « Garden » issue de « Ten » le 1er album du groupe, suivi de « Off He Goes », tous deux joués dans l’obscurité, puis l’énergique « Last Exit » et d’autres titres issus de presque tous leurs albums s’enchaînent.
Mention spéciale pour « Big Wave », « Wreckage » joué une seconde fois (après le concert de vendredi) mais quel superbe morceau ! 

Puis « Black » avec Eddie Vedder à la guitare sur le refrain et le final (chose rare), avant une fin de concert totalement surprenante !


Avec notamment la présence d’Andrew Watt à la guitare, le producteur de « Dark Matter », sur « Rearviewmirror », la plus jeune fille d’Eddie Vedder, Harper, en duo avec lui sur « LAST KISS », « SONG OF GOOD HOPE »  de et avec Glen Hansard et surtout « Gremmie Out of Control » joué pour la première fois en live avec une participation ultra fun de Stone Gossard au chant, de Brendan O’Brien le producteur historique de Pearl Jam à la guitare, avec en fond de scène des images de surf vintage !
Stoked! 

 

Cela avant de conclure avec les classiques « Alive », « Rocking In Free World » et une vingtaine de personnes sur scène dont Stephen Perkins de Jane’s Addiction à la batterie.

Photo Michael Kravetsky

EDDIE VEDDER / PEARL JAM

Si vous êtes français, nous sommes ravis de vous avoir permis de découvrir l'OHANA FEST, en vous donnant peut-être l'envie d'y aller l'année prochaine...et surtout de vous avoir fait découvrir la musique et les valeurs d'Eddie Vedder et de Pearl Jam, si comme beaucoup de personnes ici vous ne connaissiez rien d'eux.


Ce groupe de Rock US, avec plus de 30 ans de carrière, 12 albums studio, des centaines d’albums live,…,reste très méconnu en France.
Pour le grand public, Eddie Vedder est seulement le musicien qui a composé la bande originale de Into The Wild.
Et si vous n’êtes pas français et que vous lisez ce focus, vous serez étonnés de savoir que Pearl Jam est quasiment inconnu en France.

Certainement la faute aux radios, médias et à leur maison de disques ici, qui ont arrêté de les diffuser depuis bien (trop) longtemps, alors qu’ils remplissent des stades en Espagne, Italie, Hollande, Angleterre…

Au-delà de leurs morceaux, dont certains titres sont devenus des hymnes, de leurs paroles poignantes,...c’est surtout l’un des seuls groupes à organiser de tels événements et à soutenir des causes environnementales, sociétales et à s’engager politiquement pour les droits humains, comme très récemment pour la libération de Paul Watson.


Le public les aime pour ces valeurs et nous on les aime aussi parce qu’ils sont fans de surf !

Photo Miranda McDonald

Ce festival restera pour nous trois jours inoubliables.


Trois jours d’engagement, de bienveillance, de prise de conscience (pour ceux qui ne l’étaient pas encore), de sourires, de culture, de rencontres, de surf et de musique. 

 

« I miss you already », a conclu Eddie Vedder à la fermeture du festival.

Si vous n’avez pas la référence, écoutez dès maintenant « Smile » de Pearl Jam, sorti en 1996 sur l'album "No Code". 

 

Merci Ohana, merci à cette "famille" lointaine, peut-être que l’on se recroisa…

Pearl Jam at Ohana Fest 24 / Photos Geoff Whitman

Publié le Samedi 5 octobre 2024