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Vincent Kardasik

A dream vision
Photo Marc Dura

Voilà presque 20 ans que Vincent Kardasik filme ses potes en train de surfer.

Ses images nous donne envie d’aller à l’eau, mais les exploits qu’il filme dans des vagues gigantesques, nous font surtout rêver. 

 

Vincent a grandi près des spots d’Hossegor, et il s’est assez rapidement retrouvé au bon endroit, avec les meilleurs surfeurs français.

Depuis, de la publicité aux documentaires, des plateaux de cinéma aux clips vidéo, Vincent n’a jamais abandonné le monde du surf.

 

On le retrouve derrière la caméra, dans l’eau et hors de l’eau, à la réalisation de multiples projets:

"Une saison de rêve" avec Jeremy Flores, 

les productions de la WSL,

la serie Surf Therapy,

des documentaires Redbull Tv sur Nazaré, ...

 

En 2018, il sort son premier film de surf : "VAGUE A L’AME", autour des surfeurs de grosses vagues.

Le film a reçu plusieurs récompenses lors de festivals et a connu un grand succès lors des projections, dont celles organisées lors de nos SURF NIGHTS.

 

En janvier 2020, un deuxième film voit le jour : "SOUNDS OF SURFING (S.O.S)", un projet artistique autour du Dj Molécule et de la vague de Nazaré.

Des projections sont à venir en 2021.

 

En attendant un nouveau film du meilleur réalisateur de film de surf en France, nous lui avons posé quelques questions.

- Salut Vincent,

quel a été ton parcours et qui sont les potes avec lesquels tu as commencé à filmer ?


"Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours voulu être derrière une caméra, aussi loin que je me souvienne, c’est quelque chose qui m’a toujours fasciné.


A l’adolescence, au cours de nos sessions de skate, j’ai eu l’occasion d’emprunter le caméscope des parents d’un ami.

J’ai commencé à bricoler des montages, etc…
J’ai orienté mes études vers un BTS audio-visuel que je n’ai jamais fini et par le biais de mon contrat de qualification, j’avais accès à une Sony VX-100, à l’époque, c’était LA camera pour filmer de l’action.


Dès que j’avais cinq minutes, je filmais mes potes skaters Jean Supervielle, Benat Stevenot, Mat Dupuy, etc…

Et parfois les gars avec qui je surfais comme Fabrice Gelez, Alain Riou, Tim Boal, Miky Picon, Sancho, etc…

Ces derniers étaient au top du surf en Europe mais on ne s’en rendait pas forcement compte.

 

Petit à petit, on a commencé à me solliciter pour filmer des sessions, m’acheter des images, etc…

Un jour en demandant conseil à Nicolas Dazet, il m’a proposé un job, j’ai réfléchi 5 minutes.

Galérer en trois quart temps à Paris et aller en cours à Bayonne ou filmer mes potes à Hawaii…

J’ai lâché mon BTS, mon contrat de qualification, gardé la VX-100 jusqu’à ce que ses propriétaires me l’arrachent des mains et c’était parti.

 

J’avais 22 ans, j’en ai fait 40 cette année."

Photo Manu Miguelez

On ne peut être qu’épaté par le niveau d’engagement général

dans le surf depuis quelques années.

- Quel a été ton meilleur surf trip ?


"Y’en a eu beaucoup de très bons et j’espère qu’il y en aura encore...

 

Mais ma première année de taf avec Daz a été assez mémorable, je n’avais jamais voyagé et en l’espace de 6 mois, avec Miky, Sancho, Fabrice, etc…je suis allé sur le North Shore, sur la Gold Coast puis aux Mentawaïs avec Tim McKenna comme photographe sur le bateau.

C’était dingue.

Sortir du bateau avant le lever du jour, voir Macaronis sous stéroïde qui ressemblait plus à Teahupoo qu’à un skatepark, shooter HT’s avec une lumière irréelle au sunset, c’était tout simplement incroyable.

 

Depuis, je suis allé 11 fois aux Mentawaï sur tous types de bateaux et sur certains trips j’ai sacrément scoré, mais le premier reste inoubliable."

Photo Marc Dura

- Quelle a été ta plus grosse frayeur à l’eau ?


"En 2006, je suis au Portugal avec Tiago Pires et José Gregorio.

Mon pote Alex Laurel est là avec son jet, un 900 stx, et José nous propose de l’accompagner sur son home spot pour le filmer avec Tiago en tow-in, mais aussi les assister niveau sécurité.

 

Il a grandi à Nazaré.

Je n’avais jamais entendu parler de l’endroit, je ne pouvais pas imaginer ce qu’il allait devenir et avec Alex, on pensait se piloter et shooter à tour de rôle comme on avait déjà fait à Mundaka ou à Hossegor.

Je serai incapable de te dire la taille qu’il y avait ce jour là, mais une fois au large, on s’est littéralement "chié dessus"!

Tiago est tombé sur une vague, je n’avais pas les notions de pilotage nécessaires pour le récupérer, le jet n’avait pas la puissance pour ce chaos.

On s’en est sorti indemne mais en y repensant, on était complètement branques.

José a tout de même surfé une vague et c’était la première fois que je voyais quelqu’un faire du tow-in à Nazaré.

 

5 ans avant Garrett McNamara."

- Quels sont tes 3 surfeurs (surfeuses) les plus engagés aujourd’hui ?


"L’engagement, c’est se donner à fond, que ce soit Othmane dans sa quête de grosses vagues, Sancho dans sa recherche du tube parfait ou Jeremy dans ce qu’il a accompli sur le Tour et dans sa carrière plus généralement.

Il y en a tellement qui se donnent à fond, qui méritent et bien évidemment homme comme femme.

Regarde les parcours et les résultats de Justine Dupont et Johanne Defay!

 

C’est impossible de citer 3 surfeurs plus engagés que d’autres.

En revanche, on ne peut être qu’épaté par le niveau d’engagement général dans le surf depuis quelques années."

- Quels sont tes 3 meilleurs films de surf ?


"STRANGE DESIRES (1990)

 

De Jeff Hornbaker avec Martin Potter.

Celui-là, il est au dessus du lot et ses deux protagonistes étaient très "haut" eux aussi à l’époque ;)"

"ENFER & PARADIS (2021)

 

J’ai eu la chance la semaine dernière de mater le premier cut de ce film qui sortira en 2021, c’est du lourd, très, très lourd.

 

Et le troisième, ce n’est pas pour faire plaisir à Daz mais c’est

FIGHTOONY (2002)

 

A sa sortie, on a compris deux trucs:

primo, on pouvait se sortir les doigts et faire des trucs qualitatifs en Europe, deuzio, on pouvait monter du surf sur de la bonne musique. 

Il n’y avait pas que Pennywise et NoFX et ça, crois-moi, c’était une révolution.

Regarde la part de Sancho sur DJ Medhi ou celle de Miky sur le remix de Method Man!"

Photo Tim McKenna

- Quels sont tes meilleurs morceaux pour aller à l’eau et ceux pour faire la fête ?


"Je n’écoute pas de musique avant d’aller à l'eau parce que je surfe comme une chèvre…

Du coup, si je me motive avec de la musique, je m’emballe et je surfe encore plus mal ;)))


En soirée, je suis aussi éclectique en sélection musicale qu’en boisson. 

Mais entre nous, on a un délire sur un morceau de Drake:

"Started From The Bottom"."

Je n’avais jamais voyagé et en l’espace de 6 mois…

...je suis allé sur le North Shore, sur la Gold Coast puis aux Mentawaïs...

C’était dingue.

Photo DR

- Qui sont tes partenaires derrière la caméra et devant toi sur le jet ?


"Ma partner in crime, c’est Julie, ma femme / complice.

Aujourd’hui, si je vis de ce que je fais, c’est grâce à elle. 

Avant qu’on monte notre boite ensemble, elle a trimé pour deux pendant que je me prenais pour Scorsese.


Derrière la caméra, je bosse beaucoup avec Alex Lesbats et Boula Darrigade, ces deux là sont assez branques pour nous suivre sur tous les projets.

Il y a Alex Laurel avec qui je voyage depuis plus de 15 ans et on vient de co-réaliser deux docs pour Red Bull ensemble. 

Antoine Chicoye qui nous accompagne sur les prods de la WSL, Laurent Pujol que je filmais à mes débuts et qui maintenant nous aide sur pas mal de projets.

 

Sur le jet, mes acolytes, ce sont le Bon, la Brute et le Truand (cale les dans l’ordre que tu veux):

François Liets, Seb Saint-Jean et Yann Benetrix.

Je dois beaucoup à ces 3 gars."

- Quel est ton matériel favori ?


"J’ai toujours adoré les grands écrans et donc les cameras ultra haute définition.

 

Depuis deux ans, je tourne avec une Red Monstro dès que les projets en valent la peine et l’image qu’on sort de ce capteur me régale toujours autant.

J’ai deux caissons que j’ai fait faire sur mesure et dans l’eau, je peux régler la caméra comme en studio.

C’est quand même un gros kiff."

- De quelle séquence as-tu été le plus fier ?


"J’aurais bien dit la partie d’Andy Irons à Mundaka dans Trilogy, mais Taylor Steele ne m’a pas crédité...

donc je ne devais pas être sur le jet ce jour-là ;)


C’est dur à dire, mais peut-être l'épilogue de VAGUE A L'AME.

Il fallait vraiment qu’on retourne à Nazaré après le wipe out de Sancho en 2014.

Et plus on approchait de la fin du film, moins ça paraissait impossible.

Je voulais vraiment finir là ou tout avait commencé.

On a scoré Jaws, on s’est dit qu’on avait bien mérité un break et puis…

On est sorti de l’eau, on est remonté dans des avions et on a fait 8 heures de voitures pour arriver 6 heures avant la session.

Avec Sancho, Julie et Boula.

Tous les 4, on était exténué et on réalisait à peine ce qu’on faisait."

Photo Arnaud Ly Van Manh

- Que réalises-tu avec LKRTEL ?


"Des documentaires de surf, non?
Pardon, c’était facile…

 

LKRTEL, c’est notre projet avec Julie dans lequel on a fini par embarquer tous les gens autour de nous qui étaient assez branques pour nous suivre.

On rêvait d’un cercle vertueux mais c’est plutôt une spirale infernale.

On ne s’ennuie jamais et on se fabrique des souvenirs inoubliables tout en vendant un peu de rêve digital."

 

Merci Vincent

Publié le Dimanche 24 janvier 2021