
ARTHUR BOURBON

Arthur Bourbon a grandi sur une île.
Une enfance à la plage, des sensations de glisse dès le plus jeune âge et un plaisir de partager sa vie de surf encore très fort aujourd’hui.
Arthur a connu la compétition à un haut niveau en tant que surfeur Pro.
Il était même l’un des meilleurs espoirs français.
Résultats, contrats, belle visibilité, mais il a su évoluer et s’ouvrir à d’autres possibilités.
Aujourd’hui, Arthur est free surfeur et réalisateur de films de surf.
Après plusieurs très bons films et courts métrages, il apparait à la direction et en tant que surfeur, dans le film WATER GET NO ENEMY en 2020, aux côtés de Damien Castera.
Ce long métrage, produit par Almo, a déjà reçu plusieurs récompenses lors de festivals et nous attendons avec impatience la réouverture des salles pour le projeter lors de nos SURF NIGHTS.
Fort de ses voyages et de ses expériences, Arthur diffuse aujourd'hui un message pour alerter sur la cause environnementale.
Tout en positivant et avec un large sourire.
Nous sommes très heureux de partager avec vous ce focus, sur un surfeur authentique.
- Comment était ton premier surf, quel a été ton palmarès en tant que compétiteur et pourquoi cette évolution ?
"J’ai appris à surfer en Guadeloupe, mon île natale, avec mes deux parents.
Je dirais aux alentours de 5-6 ans.
J’ai fait beaucoup de compétitions de l’adolescence jusqu’à mes 20-22 ans.
Surtout sur les compétitions Nationales et Européennes en Junior.
Avec plusieurs finales en championnat de France, mais aussi aux Jeux Panaméricains (championnats inter pays du continent américain) avec l’équipe de Guadeloupe.
Et en Pro Junior, dont une victoire à Hossegor devant Jeremy (Flores), Michel (Bourez) et Joan (Duru).
Sans aucun doute, ce fut mon meilleur souvenir de compète!
Ensuite, je me suis dirigé vers le free surf, car je n’avais pas le niveau pour prétendre rentrer un jour sur le CT.
Et surtout l’idée de surfer des vagues parfaites entre potes, de découvrir de nouveaux pays, de nouveaux spots, des nouvelles cultures...m’enchantait beaucoup plus!
J'ai commencé à photographier et à filmer lors de mes trips.
Comme je voyageais tout le temps avec des photographes et des caméramans, j’ai vite appris.
J’ai toujours aimé ça et tous les lieux magnifiques dans lesquels je me rendais, m'ont vraiment inspiré et ont développé cette passion. "
Ce dont je rêve vraiment,
ce sont ces instants magiques où tout est réuni.
Quand tu es à l’eau seulement avec tes potes et que les vagues, le vent, la marée,...
tout est parfaitement calé !

- Quel a été ta formation en tant que vidéaste et qui as-tu commencé à filmer ?
"Je n’ai jamais fais de formation à proprement dite, j’ai appris sur le tas.
J'ai eu des mentors comme Vincent Kardasik notamment, qui reste toujours le gars que j’appelle régulièrement quand j’ai besoin de conseils.
Même si je me retiens souvent pour ne pas trop le saouler!
Il y a quelques années mes contrats de surf ont été diminués et je me suis dis que la fin pouvait vite arriver.
J’ai donc commencé à bosser sur des projets extra surf, pour compléter mes revenus de surfeur et engager une reconversion.
Au final, j’ai gardé mes sponsors.
Jusqu’à aujourd’hui, j’allie donc les deux et j’essaie surtout de faire des projets comme "Water Get No Enemy".
Dans lesquelles j’ai la double casquette de réalisateur et surfeur!"
- Quel est ton home spot en Guadeloupe, en métropole et qui sont tes potes à l’eau ?
"En Guadeloupe je surfe au Moule le plus souvent, là où j’ai grandi.
En métropole, un peu partout entre St Jean de Luz et Seignosse!
Je surfe le plus souvent avec mes meilleurs potes.
Dont les frères Delpero, Vincent Duvignac…je ne vais pas tous les citer!
Les autres sont un peu moins "famous" mais tout aussi légendaires!
Je partage également beaucoup de sessions avec ma copine Louise.
Et des vagues aussi, car elle me taxe souvent..."
J’admire souvent la technique,
mais si l’attitude ne va pas avec j’ai du mal à admirer le surfeur.

- Quelle est la vague, vision, manœuvre dont tu rêves régulièrement ?
"Comme tous surfeurs je rêve de tubes parfaits et je passe beaucoup de temps à les chercher!
Je rêve aussi de faire des énormes airs, mais cela reste malheureusement au stade du rêve...même si j'y passe aussi beaucoup de temps...haha!
J’aime beaucoup de types de vagues.
Ce dont je rêve vraiment, ce sont ces instants magiques où tout est réuni.
Quand tu es à l’eau seulement avec tes potes et que les vagues, le vent, la marée,...tout est parfaitement calé !
Les sessions où tu cris de joie quand tu remontes au pic, car tu viens de prendre une superbe vague et que tu vois ton pote se gaver sur celle d'après!"
- Quels sont tes 3 meilleurs films de surf ?
"Dans mes réalisations:
WATER GET NO ENEMY (2020)
INNA DI CARIBBEAN (2016)
SHARED (2020)
Sinon:
SIPPING JET STREAM ( 2007)
et
CASTLE IN THE SKY (2010),
pour la qualité, la diversité des images, la musique et la prod en général.
SEARCHING FOR TOM CURREN (1996),
pour Tom Curren.
RAW IRONS (1998),
pour Andy et parce que c’est la VHS qui a bercé mon adolescence."
Si on prenait tous soin les uns des autres,
on n'en serait pas là.
Et surtout garder le sourire et rester positif.
Le monde a besoin de ça !"
- Quels sont tes 5 meilleurs morceaux pour aller à l’eau et tes 5 d’après session ?
"Pour aller à l’eau:
TSHEGUE "Survivor", qui est dans la BO de Water Get No Enemy
BUJU BANTON "Trust"
LIAM BAILEY "Champion"
AT THE DRIVE IN "Rascuache", pour la part de Taj Burrow dans l’un des Momentum
KOFFEE "Toast"
Pour l'après surf:
BOB MARLEY "Waiting in Vain"
TAJ MAHAL "Satisfied ’ N ’ Tickled Too"
LUCAS SANTTANA "Ninguém Solta à Mao de Ninguém"
NINA SIMONE "Baltimore"
THE DO "Dust it off"

- Water Get No Enemy, pourquoi ce sujet ?
"Damien et moi voulions faire un voyage / projet de film ensemble.
Damien est tombé sur une photo de vague au Liberia, un line up parfait.
On ne savait même pas où était situé précisément le pays.
Mais après que Damien a un peu creusé le sujet, on s’est dit que ça serait un super projet d’aller rencontrer ces surfeurs et de découvrir leur pays.
On avait envie de raconter plus qu’un voyage de surf.
Donner la parole à une communauté de surfeurs, qui avait connu la terrible guerre civile qui a ravagé ce pays, était quelque chose qui nous motivait vraiment.
Certains, étaient des réfugiés cachés dans la jungle, d’autres enrôlés en tant qu’enfants soldats.
Ils ont tous eu une enfance ou une adolescence horrible et ils vivent dans l'un des pays les plus pauvres du monde.
Mais ils gardent le sourire, surtout quand ils se jettent à l’eau avec une board sous le bras!"

- Qui sont les surfeurs et surfeuses que tu admires ?
"J’admire les potes que j’ai cité plus haut, car ce sont des surfeurs qui ont une glisse, un style incroyable et surtout des superbes valeurs.
J’admire souvent la technique, mais si l’attitude ne va pas avec j’ai du mal à admirer le surfeur.
Après dans les grands, j’admire JJF qui est un extraterrestre en surf, mais qui garde beaucoup d’humilité et qui s’intéresse à pas mal d'autres choses.
Et j'adore aussi les surfeurs qui fracassent grave et qui se foutent de tout!"
- Quelles sont tes actions pour la planète ?
"Je voyage beaucoup moins qu’avant et donc je prends beaucoup moins souvent l’avion.
J’achète le plus local et respectueux de l’environnement possible.
Que ce soit de la nourriture ou des produits du quotidien.
L’alimentation est l'un des points les plus critiques, et de bonnes habitudes peuvent changer énormément notre impact écologique.
Acheter plus durable, des choses solides, réparables.
Mais surtout j’essaie d’acheter, consommer le moins possible.
Car malheureusement penser qu’on peut continuer à consommer autant, juste en remplaçant ce que l’on achète par du "clean" est un leurre.
Je suis très loin d’être un exemple, mais je prends le sujet très à coeur et je dépense pas mal d’énergie à changer ma manière de vivre.
L’important c’est d’avoir conscience de l’urgence et de changer ses habitudes comme on peut.
Sans se juger et sans juger les autres.
Ensuite, j’essaie d’aimer le mieux possible les gens qui m’entourent.
D’être gentil et bien attentionné envers les personnes que je croise sur mon chemin.
De respecter les lieux où je me rends et les êtres vivants qui les habitent.
Si on prenait tous soin les uns des autres, on n'en serait pas là.
Et surtout garder le sourire et rester positif.
Le monde a besoin de ça !"


- Quels sont tes futurs projets ?
"Pour l’instant je suis plus sur une phase de préparation.
J’essaie de m’adapter à la situation et d’anticiper un peu le fait que ça va être compliqué de voyager pendant encore un petit moment.
J’ai plusieurs projets de documentaires que j’aimerais réaliser.
Depuis un an le rythme a bien ralenti pour moi, c’est l’occasion d’apprendre à écrire et surtout d’appréhender les projets différemment en les ficelant mieux en amont.
C’est cool la spontanéité, de se dire "aller, on se lance et on verra…" mais ça a ses limites!
Je ne rêve pas du tout d’Hollywood, mais j’aimerais avoir un peu plus de moyen/budget pour accéder à des niveaux de production plus hauts et pouvoir faire de supers réalisations.
Je profite aussi de la situation actuelle pour revoir mon rapport aux voyages.
Voyager moins et différemment était dans mes plans, mais la Covid nous a fait prendre le pli plus vite que prévu.
Je vais essayer de rester dans cette dynamique au maximum.
Parmi mes prochains projets, plusieurs se dérouleront dans les environs.
Trop tôt pour en dire plus, mais je vous tiendrai au courant!"
Merci Arthur!